Radio 8,33, rappel important pour la saison 2021

Pourquoi le 8,33 ?

8.33 pour 8,33 kHz

Le 8.33 se prononce « huit trente trois ».
C’est une nouvelle norme introduite il y a quelques années pour récupérer des fréquences supplémentaires.
Les fréquences s’avérant devenir des denrées très rares dans notre société qui très orientée « communication » (WiFi, GSM, 3G, 4G, 5G, TNT, RNT, etc…).
Pour rester simple, il s’agit, ni plus, ni moins, de l’espacement minimal fixé entre deux fréquences pour qu’elle ne se brouille pas.

833-image

Les fréquences aéronautiques

Le contrôle aérien et les pilotes communiquent pour l’essentiel en VHF (Very High Frequency). Cela correspondant à la partie du spectre radioélectrique qui s’étend de 30 à 300 MHz, soit respectivement de 10 à 1 m de longueur d’onde électromagnétique.
Les fréquences de 30 MHz à 300 MHz se propagent principalement en vue directe, avec des réflexions exceptionnelles sur les couches de l’ionosphère. Leur longueur d’onde est favorable aux liaisons mobiles ou fixes en radiotéléphonie avec des antennes simples non directionnelles et des puissances faibles (liaisons militaires, terrestres, maritimes et aéronautiques).

Seule la plage 108-137 MHz est utilisée en radiophonie, plus précisément pour la radionavigation aéronautique (VOR et ILS) (de 108.000 MHz à 117.950 MHz) et pour le trafic aéronautique (de 117.975 MHz à 137.000 MHz).
D’autres fréquences sont encore utilisées comme les UHF, essentiellement pour des échanges avec des avions militaires…

Du fonctionnement initial des fréquences

Au départ, l’espace entre deux fréquences était de 25 kHz ce qui donnait, par exemple, les fréquences :

  • 133,300 MHz,
  • 133,325 MHz,
  • 133,350 MHz,
  • etc…

Au fonctionnement en 8.33 kHz

Si nous reprenons, l’exemple précédent, le passage au 8,33 induit de nouvelles fréquences entre celles qui existaient dans l’ancien référentiel. Nous obtenons :

  • 133,300 MHz,
  • 133,30833 MHz,
  • 133,31666 MHz,
  • 133,325 MHz,
  • 133,33333 MHz,
  • 133,34166 MHz,
  • 133,350 MHz,
  • etc…

Ce nouveau fonctionnement s’avère possible depuis quelques années avec l’amélioration des technologies de communication qui permettent aujourd’hui d’utiliser un spectre plus étroit de fréquences pour transmettre des signaux. Cela nécessitait toutefois une remise à niveau matérielle pour être exploitée.

Le codage par canaux

La prononciation des fréquences dites 8,33 peut s’avérer complexe et source de confusions. D’autre part, il faut aussi distinguer la fréquence 133,3 dans notre exemple selon qu’elle peut être appelée par une radio dite 8.33 ou par une radio « normale ». Pour ce faire, une convention de codage par canaux a été adoptée.

La fréquence 8,33 correspondant à 133,300 a dont été nommée canal 133,305 (qui ne correspond donc plus vraiment à une fréquence mais bien à un canal) . La 133,30833 a été simplifiée en canal 133,310 tandis que la fréquence 133;31666 s’est vue réduite en canal 133,315… Nous retombons ensuite sur la fréquence classique 133,325 qui, à son tour, donne naissance à son équivalent 8,33 : le canal 133,330.

La différenciation entre les modes 8,33 ou classique des anciennes fréquences restent nécessaires pour permettre une identification précise des utilisateurs potentiels.

En effet, une radio approuvée pour le 8,33 pourra contacter n’importe quelle fréquence mais, l’inverse n’est évidemment pas vrai. Dans les faits, une radio classique pourrait parler sur 133,305 (puisque cela correspond à 133,300 MHz) mais elle pourrait brouiller d’autres fréquences puisque sa plage d’émission est large (25 kHz soit 3 fois celle utilisée dans le 8,33).

Cette différenciation n’est aujourd’hui plus nécessaire, la généralisation des fréquences 8,33 aux espaces inférieurs (en dessous du FL195) étant d’application depuis le 1 janvier 2021.

Dans ce cadre de la mise en place du 8.33, nous vous rappelons qu’à compter du 1er janvier 2021, les aéronefs qui établissent des communications vocales sur un canal converti dans un espacement de 8,33 kHz doivent être équipés d’une radio 8,33 kHz afin d’éviter tout risque de perturbation des communications.

VHF833

Depuis le 1er janvier 2021, lorsque l’emport d’une radio est obligatoire dans un espace aérien, tout aéronef évoluant dans cet espace devra être équipé d’une radio 8,33.

Les assignations de fréquence des services de navigation aérienne en espace aérien de classe A, C et D (notamment autour des aérodromes contrôlés) seront progressivement converties à l’espacement 8,33 kHz entre le 1er septembre 2018 et le 30 juin 2019. Il est rappelé que tout moyen radio utilisé pour établir des communications sur une fréquence 8,33 kHz doit être compatible avec l’espacement de fréquence en 8,33 kHz.

Les assignations de fréquence des aérodromes situés en espace aérien de classe G et dans les espaces aériens de classe E seront progressivement converties entre le 1er janvier 2021 et le 31 décembre 2021.

Les changements de fréquence seront portés à la connaissance des usagers de l’espace aérien par la voie de l’information aéronautique.

IMPORTANT RAPPEL !

Le pilote d’un aéronef ne doit pas faire usage d’un équipement radio non compatible 8,33 kHz pour communiquer sur une fréquence 8,33 kHz, sous peine de créer des interférences pouvant brouiller les communications entre les pilotes et d’autres organismes ATS distants, et par conséquent porter atteinte à la sécurité des vols.

En pratique, « lorsqu’il sélectionne les canaux de communication, le pilote respecte le principe suivant : un canal donné par les chiffres ABC.DEF (ex 128.025) est un « canal 25 » de largeur 25 kHz si EF = 00, 25, 50 ou 75. Dans tous les autres cas, il s’agit d’un « canal 8,33″ de largeur 8,33 kHz. Exemple : 126.675 est un canal 25. 119.380 est un canal 8,33 ».

CONCLUSION:

L’adoption du 8,33 a permis d’apporter un volant supplémentaire de fréquences sans pour autant résoudre le manque dans ce domaine. L’espace inférieur avait été « exempté » de cette mesure suite au lobbying de l’aviation légère pour laquelle elle engendrait des coûts non négligeables mais cette trêve touche à sa fin, les besoins restants très forts (fragmentation de l’espace, nouveaux aéroports, extension de l’utilisation des drones, etc…).

Pour ce qui est de la dénomination « canaux » (channel en Anglais), même si techniquement parlant, cela reste vrai, phraséologiquement, il avait finalement été décidé d’omettre le terme canal peu de temps après la mise en place de ces fréquences, une fois cette nouveauté entrée dans les moeurs.

Bons vols en toute sécurité

Piet